L’impression 3D dans le domaine de la construction

Innovation, précision, réduction des coûts de développement (conception et production), l’impression 3D offre des potentiels incroyables. Et cette technologie vise à se positionner sur tous les fronts : dans les domaines alimentaire, vestimentaire, médical, de construction automobile et maintenant du bâtiment.

2014, les premières « maisons imprimées »

Les premières maisons imprimées en 3D ont fait leur apparition il y a tout juste 1 an, à Amsterdam d’abord avec la Canal House, une maison de 13 chambres prévue pour 2017, puis en Chine, avec la livraison de 10 maisons de 200 m2 en un temps record de 24 heures !
La société chinoise WinSun, spécialisée depuis 2002 dans les imprimantes 3D pour la construction, a renouvelé l’exploit en janvier dernier avec la création d’une villa de 1 100 m2 d’une part et d’un immeuble résidentiel de  étages d’autre part. Le PDG de Winsun envisage maintenant de construire des gratte-ciels. La société prouve ainsi la viabilité de la technologie 3D appliquée au bâtiment.

Un exploit technologique

Techniquement, de tels exploits nécessitent un équipement spécifique : la société chinoise WinSun a dû investir dans une imprimante de 32 mètres de long, 10 mètres de large et 6 mètres de haut pour la construction de ces maisons.
Les diverses pièces sont réalisées à partir d’un mélange de ciment et de fibres de verre : les impressions 3D utilisent des couches de matériaux de construction superposées afin de former des blocs denses de construction. Les pièces sont ensuite acheminées sur le chantier avant d’être assemblées par les ouvriers et renforcées à l’aide d’acier.
Pour aller encore plus loin, des chercheurs de l’Université de Californie du sud, aux Etats-Unis, ont développé une machine capable d’imprimer une maison d’un seul bloc (à raison d’une maison par jour).

Des avantages économiques et écologiques

Cette technologie revêt deux atout majeurs :
–    Un coût réduit, grâce à des économies de matériaux de l’ordre de 30 à 60%, un temps de construction réduit de 50 à 70% et un coût réduit de 50 à 80% selon le groupe WinSun. Une maison de 200 m2 peut ainsi être commercialisée à 3 470 euros !
–    Un intérêt écologique, avec la réutilisation des déchets de construction (béton, sable et verre) dans le cas de WinSun, et l’utilisation de plastique recyclé pour la construction de la Canal House aux Pays-Bas.

Vers une démocratisation de la maison 3D

Dans les trois prochaines années, le groupe WinSun ambitionne d’implanter ses installations d’impression dans 20 autres pays, dont les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar.
La société entrevoit également un potentiel dans la construction de maisons 3D dans des zones sinistrées ou dans les pays en voie de développement. Elle développe actuellement un matériau à base de sable pour fournir des maisons aux foyers à bas revenus du Moyen-Orient et d’Afrique.

A quand l’impression 3D de maisons en France ?

Si la construction de maisons 3D tend à se rapidement se développer en Asie, aux Etats-Unis et en Europe du Nord, il faudra attendre encore quelques années pour voir les premières maisons imprimées immerger du sol français.
Grâce au programme collaboratif Construction 3D, la technologie 3D pour la construction de maisons devrait être rapidement opérationnelle. Cependant, elle devra être soumise aux réglementations des pouvoirs publics, qui doivent d’abord définir le cadre administratif et législatif.
En attendant la généralisation des constructions 3D en France, le constructeur de maisons Maisons de l’Avenir vient d’investir dans une imprimante 3D permettant de modéliser les projets de maison individuelle. Une offre innovante qui devrait permettre aux futurs acquéreurs de visualiser précisément leur future maison !

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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