Gaz de schiste : la solution pour réduire la facture d’énergie des entreprises ?

Dans son rapport sur la compétitivité, Louis Gallois préconise de relancer la recherche d’un nouveau mode d’extraction du gaz de schiste. Mais le premier ministre Jean-Marc Ayrault a d’ores-et-déjà annoncé que cette proposition ne serait pas retenue.

« Nous avons du gaz sous nos pieds, pourquoi ne pas en profiter ? » Interrogé sur la question du gaz de schiste hier au journal télévisé de France 2, Louis Gallois, auteur du rapport sur la relance des entreprises françaises, a précisé qu’il n’en préconisait pas l’exploration mais qu’il proposait d’engager, dans le cadre d’un partenariat avec les allemands, un programme de recherche visant à faire émerger une nouvelle technique d’extraction.

« Fracture » avec les écologistes ?

C’est bien ce point qui fait débat au sein de la majorité. Les écologistes souhaitent « enterrer » l’exploitation de ce gaz de roche dont le seul mode de forage repose aujourd’hui sur la technique de  « fracturation hydraulique » obtenue avec l’apport d’additifs chimiques injectés dans le sous-sol. Ils en pointent les risques sismiques et environnementaux (cette technique est d’ailleurs interdite en France depuis 2011, NDLR).

Selon Louis Gallois, la recherche sur de nouvelles techniques d’extraction doit se poursuivre car l’enjeu est de taille pour les entreprises : l’exploitation de ce gaz naturel en France réduirait les importations d’énergie et pourrait, du même coup, réduire substantiellement la facture des entreprises françaises.

L’Uniden, groupement d’entreprises grandes consommatrices d’énergie, s’est d’ailleurs dite satisfaite que le rapport Gallois aborde la question sous l’angle des coûts énergétiques.

Aux Etats-Unis, l’exploitation du gaz de schiste est subventionnée et a, selon Louis Gallois, soutenu la « réindustrialisation » et soulagé la balance commerciale, ajoutant que le gaz naturel, extrait localement, y était désormais « deux fois et demie moins cher qu’en Europe ».

Montebourg et Vidalies ne ferment pas le dossier « gaz de schiste »

En septembre, le président de la république François Hollande avait affirmé  sa volonté de ne pas lever l’interdiction frappant la fracturation hydraulique pour exploiter du gaz de schiste dont le sous-sol français recélerait, par ailleurs, de fortes quantités.

Sur RTL, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, n’ pas complètement fermé la porte à une exploration future même s’il a confirmé son opposition au seul mode d’extraction connu et utilisé aujourd’hui. Une position sur laquelle s’est aligné Alain Vidalies : le  ministre délégué aux Relations avec le Parlement a assuré qu’au sein du gouvernement, personne ne pensait qu’il fallait écarter le gaz de schiste « pour l’éternité ».

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