L’écotaxe devient un« péage » de transit

Retirée sous la pression des bonnets rouges fin 2013, l’écotaxe, qui devait frapper les poids lourds de 3,5 tonnes, va être relancée en 2015. Elle change de nom et sa voilure est réduite.

L’écotaxe est morte, vive le péage de transit ! A travers cette trouvaille sémantique, le gouvernement espère faire passer la pilule qui était restée dans la gorge des bonnets rouges en 2013. A l’époque, le ras-le-bol fiscal des entreprises avait atteint son seuil maximal, un climat explosif qui explique le succès des contestataires bretons. A grands coups de slogans ravageurs et d’opérations coup de poing, dont certaines s’étaient traduites par la destruction de portiques écotaxe, Ils avaient fini par obtenir le retrait du dispositif. Huit mois plus tard, les signaux de la colère sont-ils passés du rouge vif à l’orange ?

Système identique mais moins étendu

Hier, le premier ministre Manuel Valls a confirmé qu’une nouvelle formule de l’écotaxe sera lancée en 2015. Elle ne portera pas le même nom. Matignon parle désormais de « péages de transit poids lourds ». Le principe diffère assez peu de la première version, à ceci près que le système ne frappera que 4 000 kilomètres de routes, près de trois moins que ne le prévoyait l’écotaxe d’origine (15 000). Les axes ciblés seront ceux de « grand transit » où le trafic est « supérieur à 2 500 poids lourds par jour », soit les grands itinéraires gratuits longeant les autoroutes, comme le N4 entre Paris et Nancy, la N10 entre Bordeaux et Chartres, la N137 entre Nantes et Rennes.

Les camions conserveront leur boîtier GPS, celui qu’ils avaient acquis pour les besoins de la collecte de l’écotaxe mort-née. Le contrôle de la distance parcourue, mais aussi du niveau de pollution du véhicule et même du nombre d’essieux, donnera lieu à une tarification moyenne de 13 centimes d’euros par kilomètre.
Le gouvernement espère tirer de ce système une recette annuelle de 550 millions d’euros, soit presque deux fois moins par rapport à la précédente formule, jamais appliquée. Cette manne sera reversée à l’Agence de financement des infrastructures de Transport de France (AFITF) chargée d’abonder les grands projets d’équipements dans les villes.

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