Taxe sur le solaire : Bruxelles a mis Pékin en boule

En taxant les produits photovoltaïques subventionnés par la Chine, l’Union Européenne s’expose à des représailles commerciales. Plus que ses partenaires, c’est la France qui se trouve dans le collimateur de Pékin qui menace durcir sa politique d’importation de produits vinicoles.

Premier exportateur européen de vins vers la Chine (140 millions de litres vendus en 2012 pour une facture encaissée de 788 millions de dollars), la France est, plus que ses partenaires européens, visés par les mesures commerciales engagées cette nuit par Pékin.

Hausse des taxes aux frontières

Tout est parti d’une décision de Bruxelles dont s’est d’ailleurs réjoui le ministre français du Redressement Productif Arnaud Montebourg : les produits photovoltaïques importés de Chine seront désormais plus lourdement taxés aux frontières de l’UE (11,8% dès le 6 juin et jusqu’à 47% en l’absence d’accord avec le gouvernement chinois). Une politique qui doit contribuer à rééquilibrer le marché au profit de l’industrie européenne victime de la concurrence chinoise alors que le marché du solaire est au bord de la saturation et ne cesse de voir ses prix baisser.

En réaction, la République Populaire « a entamé une procédure d’enquête anti-dumping et antisubventions sur les vins de l’Union Européenne » a annoncé cette nuit le ministère du Commerce chinois, soulignant que le pouvoir central « s’oppose vigoureusement aux pressions exercées par l’Europe par le biais de taxes injustes visant ses produits à énergie solaire, et n’est pas disposé à voir les relations générales entre la Chine et l’Europe se dégrader à cause des frictions commerciales sur le photovoltaïque ».

Quelles seront, pour les viticulteurs français, les conséquences de la procédure déclenchée par la Chine ? Minimes dans un premier puisque le gouvernement communiste exclut de durcir les taxes pesant sur l’importation des vins européens. Pour l’heure, la mesure prise par Pékin n’est rien de plus qu’une menace commerciale, et pas encore un vrai dispositif de rétorsion. C’est un peu la réponse du berger à la bergère : la Chine reproche à l’Union Européenne de pratiquer une « concurrence déloyale » en subventionnant ses producteurs de vin , quand Bruxelles accuse son homolgue d’alimenter outrageusement le moteur de son industrie photovoltaïque.

Post author

Laisser une réponse